La thérapie systémique, la recherche et l’éducation à l’aire de la technologie et de l’IA

Chers membres de l’EFTA,

J’ai participé récemment en ligne à un panel dans le cadre du congrès annuel de l’American Family Therapy Academy. « La thérapie systémique, la recherche et l’éducation à l’ère de la technologie et de l’IA » était le thème du congrès et les représentants des associations internationales ont été invités à discuter de la manière dont nous utilisons l’IA. J’y ai participé avec Dickson Chow, vice-président de l’Académie asiatique de thérapie familiale, qui vit à Hong Kong, et Andrew Sofin, président de l’Association canadienne de thérapie familiale. Le représentant de l’Association australienne était absent. Nous avons parlé de l’utilisation de l’IA sur le terrain, dans la recherche, en psychologie, en psychothérapie et dans nos vies. Fantastique les deux présidents, Rinny et Man-Tso dont je ne me souviens pas des noms.

J’ai parlé de l’accélération que l’IA a produite dans cette ère hypermoderne, dans laquelle nous avons modifié la façon d’apprendre, de jouer, de travailler, d’aimer, de décider, de parler, d’entrer en relation les uns avec les autres… Des changements qu’elle a produits : elle a changé le cours du lit de la rivière, comme l’aurait dit Wittgenstein.

J’ai parlé des possibilités qu’elle offre à des fins de recherche, pour la recherche sur les résultats des processus, pour l’analyse des sujets, pour l’analyse des vidéos et du processus thérapeutique (la danse entre le professionnel et le système). L’aide qu’elle peut apporter à la formation, à la supervision et à l’enseignement. Nous avons discuté de la manière de l’utiliser en thérapie, à la fois comme sessions en ligne et comme aide au processus thérapeutique (ChatGTP). J’ai également indiqué ce que l’IA ne peut pas faire en thérapie : établir une relation empathique authentique, gérer les crises dangereuses et les situations à risque, proposer un parcours thérapeutique, prendre des décisions cliniques autonomes. Nous sommes encore nécessaires et je ne souhaite pas personnellement le temps où il y aura un psychothérapeute virtuel!

Pourquoi vous dis-je cela ? D’abord parce que je représentais l’EFTA, les instituts et vous tous ; ensuite parce que je souhaite ouvrir une discussion entre les instituts et les membres sur ce sujet afin d’essayer d’être proactif vis-à-vis des pratiques d’IA ; enfin parce que je souhaite transmettre le message que Jay Lebow – l’ancien rédacteur en chef de Family Process – a suggéré : la nécessité d’écrire autant que possible en tant que penseurs et praticiens systémiques ce que nous faisons, afin d’aider les dispositifs d’IA à passer d’une forme linéaire à une forme complexe.

Utilisez-vous l’IA dans l’enseignement et la supervision ? De quelle manière ? Comment l’EFTA pourrait-elle vous aider dans ce processus d’alphabétisation ? Certains d’entre vous pourraient-ils aider les autres ? Vous savez tous, je l’espère, qu’EFTA organise des cafés de la recherche mensuels, nous pourrions envisager de renforcer le dialogue sur les techniques d’IA utilisées dans la recherche.

Umberta Telfener,
Présidente d’EFTA